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la « Suite des familles des empereurs »[1], certains lettrés ne l’enseignent point. Ω Pour moi, j’ai été à l’ouest jusqu’au Kong-t’ong[2] ; au nord, j’ai passé le Tchouo-Lou ; à l’est, je me suis avancé jusqu’à la mer ; au sud, j’ai navigué sur le Kiang et sur le Hoai[3] ; lorsque je m’adressais aux notables et aux vieillards, tous, pris chacun à part, me parlaient communément des localités où se trouvèrent Hoang-ti, Yao et Choen ; leurs traditions et leurs notions étaient certes fort diverses ; d’une manière générale celles qui ne s’écartent pas des anciens textes sont les plus proches de la vérité. J’ai examiné le Tch’oen ts’ieou et le Kouo yu[4] ; ils font voir clairement que « les Vertus des cinq empereurs » et la « Suite des familles des empereurs » sont (des textes) canoniques. En réfléchissant, à moins que l’examen auquel on se livre ne soit pas approfondi, on reconnaîtra que tout ce qu’ils exposent n’est point vide de sens. Le Chou (king) est incomplet et a des lacunes ; mais ce qu’il omet peut se trouver parfois dans d’autres récits. Si un homme de forte instruction n’y pense pas profondément et si son intelligence ne comprend pas leurs idées[5], il sera certes difficile que

  1. Ce sont les chapitres Ou ti et Ti hi sing des Rites de Tai l’aîné. — Se-ma Ts’ien commence par montrer pour quels motifs certains lettrés de son temps se refusaient à faire remonter l’histoire de Chine au delà de Yao. Dans ce qui suit, il expose quelles raisons l’ont déterminé lui-même à accepter, en les choisissant avec critique, quelques-uns des récits relatifs aux cinq empereurs.
  2. La montagne Kong-t’ong est dans la préfecture de P’ing-léang, province de Kan-sou.
  3. Sur la montagne Tchouo-lou, cf. note 117. Le Kiang et le Hoai sont le Yang-tse Kiang et la rivière Hoai.
  4. Le Tch’oen ts’ieou ou Chronique de l’État de Lou attribuée à Confucius et les Discours des États attribués à Tso K’ieou-ming. Cf. mon Introduction, au chapitre des Sources de Se-ma Ts’ien.
  5. Les idées de ces autres récits.