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K’i étant préposé aux grains, les cent céréales furent abondantes en la saison voulue. Sié étant directeur des multitudes, les cent familles vécurent dans l’amitié et dans l’harmonie. Long étant préposé aux hôtes, les hommes des pays lointains arrivèrent. Les douze pasteurs étant chargés de l’administration, personne dans les neuf provinces n’osa leur désobéir[1]. Mais, c’est Yu dont le mérite fut le plus grand[2] ; il ouvrit les neuf montagnes ; il constitua les neuf lacs ; il dirigea le cours des neuf fleuves ; il détermina les neuf provinces ; chacune d’elles vint apporter un tribut suivant ce qu’elle devait et n’y trouva aucun désavantage.

Sur un espace de cinq mille li carrés, (Choen) parvint jusqu’au domaine des terres incultes[3] ; au sud, il soumit Kiao-tche et Pei-fa ; à l’ouest, les Jong, Si-tche, K’iu-seou, les Ti-k’iang ; au nord les Jong des montagnes, Fa et Si-tchen ; à l’est, les barbares Tch’ang et Niao[4]. A

  1. La confusion entre la division de l’empire en douze provinces et la division en neuf provinces apparaît manifestement dans cette phrase (cf. note 242).
  2. Sur les travaux des Yu, voyez les Annales principales des Hia.
  3. Sur le domaine des terres incultes, qui était à 2,500 li de la capitale au nord, au sud, à l’est et à l’ouest et avait par conséquent 5000 li de côté, cf. le Tribut de Yu, ad fin [p. ╓148 ].
  4. Tout ce passage est fort altéré et les leçons des Rites de Tai l’aîné (chap. Ou ti , p. 3 v°) ne contribuent guère à l’éclaircir. Se-ma Tcheng propose de corriger le texte de la manière suivante [….]. Il faut alors traduire : « Au sud, il soumit Kiao-tche et Pei-hou ; à l’ouest, les Jong de l’ouest, Si-tche, Kiu-seou, les Ti-k’iang ; au nord, les Jong des montagnes, Pei-fa et Si-tchen ; à l’est, les barbares Tch’ang et Niao. — Le Kiao-tche correspond au Tong-king actuel (cf. note 150) ; le Pei-hou, d’après un commentaire du Eul ya cité par le K’ang hi tse tien, est identique à la commanderie de Je-nan sous les Han, c’est-à-dire au Quang-nam actuel, dans l’empire d’Annam ; le Pei-hou est mentionné dans la sixième strophe de l’inscription que Ts’in Che-hoang-ti fit faire en l’an 219 avant J.-C. sur la terrasse Lang-ya (cf. Annales principales de Ts’in Che-hoang-ti). — Les Jong de l’ouest sont les barbares qui habitaient le Kan-sou actuel ; le Si-tche est appelé Sien-tche et le Kiu-seou est appelé Kiu-yu dans les Rites de Tai l’aîné ; ces deux pays sont aussi mentionnés dans le Yu kong (province de Yong) ; — les Ti-k’iang (ou, suivant quelques uns, les Ti et les K’iang) sont des barbares souvent assimilés aux Jong, mais qui paraissent avoir habité surtout le Se-tch’oan occidental et le Tibet. Le Pei-fa est cité par le livre des Han antérieurs comme un pays du nord ; le Si-tchen a été identifié assez arbitrairement par Tcheng Hiuen avec les Sou-tchen, ou Jou-tche qui régnèrent en Chine sous le nom de dynastie Kin et sont regardés comme les ancêtres des Mandchous actuels. — Les barbares Tch’ang nous sont inconnus ; dans le nom des barbares niao, certains commentateurs proposent de corriger Niao en tao ; il faut alors traduire les barbares des îles ; ces îles seraient soit l’archipel Japonais, soit l’archipel des îles de la Sonde. Je rapporte tout ce paragraphe à Choen parce qu’il lui est formellement attribué dans les Rites de Tai l’aîné.