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touche la pierre et les cent animaux dansent tous à l’envi[1].

Choen dit :

Long, je redoute fort les paroles calomnieuses et les tromperies corruptrices ; elles troublent et effraient mon peuple. Je vous nomme à la charge d’auditeur des paroles ; matin et soir, vous répandrez mes ordres et vous m’en référerez ; veillez à la bonne foi[2].

Choen dit :

— Vous, ces vingt-deux hommes[3], soyez
  1. Les cent animaux sont, d’après les commentateurs, les animaux féroces qui étaient commis à la garde du fonctionnaire appelé le fou pou che (cf. note 115). — Le commentateur Sou Che (Chou king, ch. II, p. 34 v°) remarque que cette phrase est assez singulière dans la bouche de K’oei ; tous les autres fonctionnaires nommés par Choen ont voulu céder leurs honneurs à de plus dignes ; lui seul se vante de ses talents ; Sou Che en conclut que ce passage devait à l’origine faire partie du chapitre I et Tsi du Chou king et a été incorporé dans le Choen tien par erreur. — A nos yeux, ce n’est pas seulement cette phrase, mais toute la théorie musicale qui précède, qui n’est guère à sa place.
  2. Choen redoute les malentendus que de faux rapports peuvent faire naître entre lui et son peuple ; il charge Long de promulguer ses ordres sans les altérer et de le renseigner exactement pour que ces ordres soient appropriés aux circonstances.
  3. Ce texte est, à vrai dire, le seul qui pourrait justifier l’opinion que l’expression « les quatre montagnes » désigne un fonctionnaire unique ; dans cette hypothèse en effet, les vingt-deux hommes sont le chef des quatre montagnes, les douze pasteurs et les neuf personnes dont nous avons lu la nomination à des charges diverses. — Mais nous avons montré quelles raisons nous font préférer l’ancienne interprétation qui voit quatre fonctionnaires dans les chefs des quatre montagnes (cf. notes 199 et 302). Nous devons dès lors accepter le commentaire de Ma Yong, d’après qui, dans les neuf personnes promues par Choen, il y en a trois, Heou-tsi, Sié et Kao-yao, qui ne sont que confirmés dans des charges anciennes et ne doivent pas entrer en ligne de compte ; les vingt-deux hommes sont alors les six personnes restantes, plus les chefs des quatre montagnes et les douze pasteurs.