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qui étaient sur les rives de l’étang de Lei se firent tous des concessions sur les places de leurs habitations ; il façonna des vases d’argile au bord du Fleuve : les ustensiles fabriqués au bord du Fleuve furent tous sans défauts. Au bout d’un an, dans l’endroit où il habitait, il se formait un village ; au bout de deux ans, il se formait un bourg ; au bout de trois ans, il se formait une ville[1].

Yao alors gratifia Choen d’un vêtement de toile fine et d’un luth ; il lui fit construire un magasin et un grenier ; il lui donna des bœufs et des moutons[2].

Cependant Kou-seou voulut encore le tuer ; il fit monter Choen sur le grenier pour le crépir ; d’en bas, Kou-seou mit le feu au grenier pour l’incendier ; Choen alors se servit de deux grands chapeaux de jonc pour protéger sa descente[3] ; il s’échappa et put ne pas périr. Ensuite Kou-seou envoya derechef Choen creuser un puits ; Choen, en creusant le puits, ménagea un orifice secret qui était une issue latérale. Quand Choen fut entré au fond, Kou-seou et Siang jetèrent ensemble de la terre et remplirent le puits ; Choen sortit par l’orifice secret et

  1. Le mot que nous traduisons par « ville » est le mot []. C’est par allusion à cette légende que Choen est appelé dans Mencius (V, a. 2, Legge, p. 222 ; [trad. Couvreur]) le prince créateur de villes.
  2. Cf. Mencius (V, a. 1. Legge, p. 219 ; [trad. Couvreur]) : « L’empereur fit que ses enfants, neuf fils et deux filles, les divers fonctionnaires, des bœufs et des moutons, des magasins et des greniers fussent mis au service de Choen...
  3. D’après Se-ma Tcheng les deux larges chapeaux jouèrent le rôle d’un parachute et empêchèrent Choen de se blesser quand il se précipita du haut du grenier. Le Lié niu tchoan dit que ce furent les deux filles de Yao qui enseignèrent à Choen l’art de voler comme un oiseau.