Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/338

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le père de Choen, Kou-seou, était pervers ; sa mère était trompeuse ; son frère cadet, Siang, était insolent, Tous désiraient tuer Choen ; Choen était docile, et il ne lui arriva jamais de manquer à la conduite que doit avoir un fils, ni à l’amour fraternel. Quoiqu’ils voulussent le tuer, ils ne purent y arriver ; quand ils cherchaient à l’essayer, ils (frappaient) à côté.

Quand Choen eut vingt ans, il fut renommé pour sa piété filiale ; quand il eut trente ans, l’empereur Yao demanda qui il pourrait employer et les (chefs des) quatre montagnes lui proposèrent tous Yu Choen ; alors Yao donna ses deux filles en mariage à Choen pour voir quelle était sa conduite à l’intérieur ; il envoya ses neuf fils demeurer avec lui pour voir quelle était sa conduite à l’extérieur. Choen s’établit dans les lieux qu’arrosent les rivières Koei et Toei ; dans sa conduite privée il agit en tout avec attention ; les deux filles de Yao n’osèrent pas se targuer de leur noblesse pour être insolentes [1] ; elles servirent les parents de Choen et observèrent strictement les devoirs des épouses ; les neuf fils de Yao redoublèrent tous de vertu.

Choen laboura sur la montagne Li[2] : les gens de la montagne Li se firent tous des concessions sur les limites de leurs champs ; il pêcha dans l’étang de Lei : les gens

  1. Ce texte confirme la traduction que nous avons donnée plus haut : « Choen... dirigea et rendit humbles ces deux femmes, en sorte qu’elles observèrent les rites des épouses. Cf. note 210.
  2. Cf. p.╓72 . Ces répétitions montrent à nu le procédé de composition de Se ma Ts’ien qui coud bout à bout des légendes diverses sans se préoccuper de mettre de l’unité dans son récit :