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terminé, Choen quitta le pouvoir et le céda à Tan-tchou au sud du Nan-ho[1]. Les seigneurs qui venaient rendre hommage n’allèrent pas auprès de Tan-tchou mais allèrent auprès de Choen ; ceux qui étaient condamnés à la prison ou avaient des procès n’allèrent pas auprès de Tan-tchou mais allèrent auprès de Choen ; ceux qui récitaient et chantaient ne célébrèrent pas Tan-tchou mais célébrèrent Choen. Choen dit :

— C’est le Ciel !

Alors il revint à la capitale[2] et prit la dignité de Fils du ciel.] Ce fut l’empereur Choen. Yu Choen avait pour nom personnel Tch’ong-hoa[3]. Le

  1. Le Nan-ho, ou Ho du sud, est, d’après P’ei Yn, la plus méridionale des neuf branches du Hoang-ho. On trouvera dans notre traduction du Tribut de Yu (Mém. hist., chap. II) une note sur les neuf branches du Ho. D’après Tchang Cheou-kié, l’expression Ho du sud signifie simplement que le Hoang-ho était au sud de la capitale de Yao, laquelle était située à 15 li au nord-est de la préfecture secondaire de Fou, province de Chan-tong. Tchang Cheou-kié remarque en outre qu’à 15 li au nord-ouest de la préfecture secondaire de P’ou, il y a les ruines de la ville appelée Yen tchou, ce qui signifie « l’obstacle fait à Tchou » ; il explique ce nom en rappelant une légende qui se trouve dans des livres écrits sur bambou : Yao s’étant perverti, Choen l’aurait emprisonné, puis il aurait mis des obstacles et des barrières devant Tan-tchou pour l’empêcher de revoir son père.
  2. Le terme qui désigne la capitale est ici, proprement : le royaume du milieu. On voit que cette expression, qui signifie maintenant la Chine tout entière par opposition aux nations voisines, s’appliquait à l’origine à la résidence impériale.
  3. L’appellation Tch’ong-hoa est expliquée par K’ong Ngan-kouo comme signifiant « gloire renouvelée » ; parce que Choen fit preuve des mêmes vertus que Yao. Une autre interprétation que nous trouvons, entre autres, dans Hoai-nan-tse et dans le commentaire des Annales écrites sur bambou (Legge, Chinese Classics, t. III, prolég., p. 114) veut que tch’ong hoa, signifiant.’ » double éclat », fasse allusion au fait que Choen avait une double prunelle.