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bannit[1] ceux qui sont dignes d’une mitigation de peine[2] ; il y a les cinq châtiments ; le fouet constitue le châtiment des magistrats ; la verge constitue le châtiment des instructeurs[3] ; l’amende constitue le châtiment des fautes rachetables[4]. Ceux qui pèchent par inadvertance, on leur pardonne ; ceux qui sont endurcis et persistants dans le crime, on leur inflige les châtiments. Soyez sur vos gardes ! soyez sur vos gardes ! c’est par les châtiments qu’on établit le calme. »]

  1. Quoique les commentateurs chinois ne donnent ici aucune explication, il semble que le style narratif est interrompu et fait place à l’édiction des peines qui est mise dans la bouche d’une personne déterminée, comme le prouve l’apostrophe de la fin : « Soyez sur vos gardes. » Je serais tenté de voir là un fragment d’un vieux code qui a été incorporé dans le Choen tien.
  2. Selon Ma Yong, les mots liôu ióu òu hîng constituent deux phrases et il faut traduire : « On bannit ceux qui sont dignes d’une mitigation de peine ; il y a les cinq châtiments. Il y avait trois catégories de criminels dignes d’une mitigation de peine : les enfants, les vieillards et les imbéciles. — Les cinq châtiments étaient la marque, l’ablation du nez, l’ablation des rotules ou des pieds, la castration et la mort. — D’après K’ong Ngan-kouo, les quatre mots précités ne font qu’une seule phrase et il faut traduire : le bannissement adoucit les cinq châtiments.
  3. D’après le commentaire de K’ong Yng-ta (Chou king, ch. II, p. 20 r°), le fouet et la verge auraient été les châtiments infligés par les magistrats et les instructeurs, et non pas aux magistrats et aux instructeurs, comme le dit M. Legge.
  4. Ts’ai Tch’en (Chou king, ch. II, p. 31 r°) remarque que les fautes rachetables étaient les fautes légères, celles qui ne tombaient pas sous le coup des cinq châtiments. Le Choen tien n’impliquerait donc point le principe condamnable que toutes les fautes, quelque graves qu’elles soient, peuvent être rachetées à prix d’argent ; ce principe est énoncé pour la première fois dans le Code pénal du roi Mou, de la dynastie Tcheou, les Châtiments de Lu (on trouve une partie du chapitre du Chou king intitulé « Les Châtiments de Lu » dans le IVe chapitre des Mémoires historiques). 1