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en offrande ; quant aux cinq instruments[1], lorsque tout fut fini il les rendit.

Le cinquième mois[2], il parcourut les fiefs dans le sud. Le huitième mois, il parcourut les fiefs dans l’ouest. Le onzième mois, il parcourut les fiefs dans le nord. Toutes (ces inspections) furent comme la première. A son retour, il se rendit aux temples de son grand-père et de son père défunt[3], et fit le sacrifice rituel d’un taureau.

  1. Les cinq instruments sont expliqués par Ma Yong comme étant les cinq insignes de jade que Choen confère de nouveau aux seigneurs. Mais il est assez singulier de voir ces insignes appelés des instruments et c’est pourquoi Ts’ai Tch’en (Chou king, chap. II, p. 15 v°) suppose que l’ordre des phrases a été interverti : suivant lui, la phrase : « les cinq (insignes de jade), les trois pièces de soie, les deux animaux vivants et l’animal mort lui furent apportés en offrande » doit être placée immédiatement après la phrase : « Il donna audience aux chefs de la contrée orientale. » Le texte qui suit devrait alors être traduit de la manière que voici : « Il mit l’accord dans les saisons et dans les mois et rectifia les jours ; il rendit uniformes les tubes musicaux et les mesures de longueur, de capacité et de poids ; il restaura les cinq rites ; il rendit uniformes les cinq sortes d’instruments (dont on se servait dans les cinq rites) ; quand ce fut fini, il s’en retourna.
  2. Le deuxième mois, c’est-à-dire au printemps, Choen va dans l’est ; le cinquième mois, c’est-à-dire en été, il va dans le sud ; le huitième mois, c’est-à-dire en automne, il va dans l’ouest ; le onzième mois, c’est-à-dire en hiver, il va dans le nord. On reconnaît ici le parallélisme entre les saisons et les points cardinaux et cette constatation témoigne une fois de plus du caractère mythique des traditions qui concernent Choen.
  3. Le Chou king donne la leçon I-tsou, expression tout analogue à celle de Wen-tsou (cf. note 221) ; Choen se serait donc rendu au temple de « l’ancêtre instruit ». Le texte de Se-ma Ts’ien est beaucoup plus clair ; en outre il est conforme à un passage des ordonnances royales du Li ki qui décrit la tournée d’inspection que le Fils du ciel devait faire tous les cinq ans (cf. Li ki, trad. Legge, Sacred Books of the East, t. XXVII, p. 218).