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et dans les mois et rectifia les jours ; il rendit uniformes les tubes musicaux[1] et les mesures de longueur, de capacité et de poids ; il restaura les cinq rites[2] ; les cinq (insignes de) jade[3], les trois pièces de soie[4], les deux animaux vivants et l’animal mort[5] lui furent apportés

  1. Les tubes sont les douze tubes musicaux qui servent de principes à toutes les mesures ; on en trouvera la théorie exposée en détail dans le XXVe chapitre des Mémoires historiques. Il est à remarquer que ce système compliqué et savant ne saurait remonter à une haute antiquité. D’une manière générale, le chapitre du Chou king qui traite de Choen rapporte à ce souverain toute une série d’institutions qui sont d’une date évidemment plus tardive et fait de son règne comme le raccourci de l’organisation politique de la dynastie Tcheou ; nous y trouvons en effet les cinq ordres de noblesse, les mesures ayant pour principe les tubes musicaux, les rites politiques du Tcheou li, les cinq sortes de châtiments et les dispositions mitigées du code pénal, toutes choses que les commentateurs n’expliquent qu’en recourant aux textes de l’époque des Tcheou.
  2. D’après le Tcheou li, les cinq rites sont les suivants : 1. les rites de réjouissance par lesquels on rend hommage aux mânes et aux divinités célestes et terrestres des royaumes et principautés ; 2. les rites de tristesse par lesquels on s’afflige sur les malheurs des royaumes et principautés ; 3. les rites de l’hospitalité par lesquels on établit d’étroites relations entre les royaumes et principautés ; 4. les rites militaires, par lesquels on allie les royaumes et principautés ; 5. les rites de félicitation, par lesquels on apparente les dix mille tribus. Cf. Tcheou li, trad. Biot, t. I, p. 419 et suiv.
  3. Les cinq jades étaient les insignes conférés aux diverses classes de seigneurs. Cf. note 229.
  4. Ces soies étaient ou rouge clair ou bleu foncé ou jaunes, suivant le rang des personnes qui les offraient.
  5. Les deux animaux vivants étaient l’agneau que présentaient les hauts dignitaires et l’oie sauvage que présentaient les grands officiers. L’animal mort était le faisan que présentaient les simples fonctionnaires.