Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vénérables[1], le sacrifice wang[2] aux montagnes et aux cours d’eau et rendit hommage à tous les dieux[3]. — Il recueillit les cinq insignes[4] ; il choisit un mois et un jour

  1. Le sacrifice in est expliqué comme étant un sacrifice fait avec une intention pure. — L’expression leou tsong = les six Vénérables, est l’une des plus obscures de tout le Chou king ; rien n’indique son véritable sens et chaque commentateur l’interprète à sa guise. § Fou Cheng voulait y voir le ciel, la terre et les quatre saisons. § Un passage du Li ki (trad. Legge, t. Il, p. 203) a autorisé K’ong Ngan-kouo à dire que les six Vénérables étaient les saisons, le chaud et le froid, le soleil, la lune, les étoiles, les inondations et la sécheresse. § Tcheng K’ang-tch’eng y reconnaît les cinq planètes, les douze mansions lunaires, l’étoile Se-tchong qui est la cinquième de la Grande Ourse, l’étoile Se-ming qui est la quatrième de la même constellation, le maître du vent qui est l’astérisme Ki et le maître de la pluie qui est l’astérisme Pi.
  2. Le sacrifice aux montagnes illustres et aux grands fleuves se faisait de loin et c’est ce qu’indique le mot wang qui signifie « regarder de loin ».
  3. Le mot chênn désigne proprement les dieux du ciel et le mot [] les dieux de la terre. Quoique le premier seul soit employé ici, il désigne l’ensemble de tous les dieux soit du ciel soit de la terre, Rendre hommage à tous les dieux appartient en propre à l’empereur ; aucun autre homme n’a un pouvoir religieux aussi étendu.
  4. On explique ce passage au moyen d’un texte des Rites des Tcheou où il est dit que les cinq degrés de noblesse (kong, heou, po, tse, nan) avaient chacun un insigne qui était comme la marque de leur investiture. Les ducs, marquis et comtes avaient des sortes de rectangles en jade (celui des ducs s’appelait [] ; celui des marquis [], celui des comtes [] ; voyez des dessins de ces insignes dans Couvreur, Dict. chinois-francais, p. 433 [css : et Chou king, trad. Couvreur, notes 17 et 251. ]) ; les vicomtes et les barons avaient des anneaux (celui des vicomtes s’appelait [], parce qu’on y avait gravé l’image de céréales ; celui des barons s’appelait [] parce qu’on y voyait la représentation de joncs ; cf. Couvreur, ibid., p. 620). — Au moment où le pouvoir changeait de mains, tous les insignes étaient rendus au nouveau souverain qui les conférait ensuite lui-même aux seigneurs. Il est manifeste d’ailleurs que tout ce cérémonial féodal date de l’époque des Tcheou et cette considération montre bien le caractère légendaire des récits relatifs à Choen.