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Alors l’empereur Yao étant vieux chargea Choen de le suppléer dans l’exercice du gouvernement qui appartient au Fils du ciel, afin de voir quel était le décret du ciel[1].

[Choen observa donc le mécanisme de l’évolution et la balance de jade pour vérifier l’accord entre les sept gouvernements[2]. Aussitôt après il fit le sacrifice lei à

  1. Ce paragraphe est une addition de Se-ma Ts’ien qui explique pourquoi Yao résigna le pouvoir entre les mains de Choen.
  2. Nous traduisons cette phrase en lui donnant le sens que devait lui attribuer Se-ma Ts’ien lui-même. Dans son chapitre sur les Directeurs du ciel (Mém. hist., chap. XXVII, p. 1 v°), il nous dit en effet : « Les sept étoiles de la Grande Ourse sont ce dont il est question dans la phrase : (il observa) le mécanisme de l’évolution et la balance de jade pour vérifier l’accord entre les sept gouvernements. Dans ce système d’interprétation, la Grande Ourse est regardée comme le mécanisme qui préside à l’évolution universelle, elle est comme la balance qui maintient l’équilibre entre toutes choses ; on lui applique l’épithète « de jade » à cause de sa couleur blanche. Les sept gouvernements sont alors, d’après l’explication de Tcheng K’ang-tch’eng, les sept domaines sur lesquels s’exerce l’action régulatrice de la Grande Ourse, à savoir : le printemps, l’été, l’automne, l’hiver, les mouvements des astres, la configuration de la terre et la conduite des hommes. — C’est cependant une interprétation entièrement différente qui a prévalu chez les commentateurs du Chou king traditionnel ; selon eux, les quatre caractères siuên hêng désignent un appareil astronomique au moyen duquel on observait les étoiles ; cet appareil, d’après les représentations graphiques qu’on en donne (cf. Couvreur, Dict. chinois-français, p. 316), se composait de plusieurs cercles concentriques représentant l’un l’horizon et les autres les cours des différents astres ; au centre se mouvait un tube qui jouait le rôle d’une lunette astronomique ; à l’aide de cet appareil Choen observa les sept Gouverneurs ; c’est-à-dire le soleil, la lune et les cinq planètes qui dirigent tous les autres corps célestes. — Quelle que soit l’interprétation qu’on adopte, la démarche que Choen passe pour avoir accomplie est faite dans le même but : Yao ayant résigné l’empire entre ses mains, il consulte les astres pour voir s’ils témoignent par la régularité de leur cours qu’ils approuvent ce changement. La réponse étant favorable, il accomplit tous les sacrifices qui lui concilieront la bonne volonté des dieux.