Cette page n’a pas encore été corrigée
la vaste étendue des eaux débordées s’élève jusqu’au ciel ; l’immense nappe entoure les montagnes et submerge les collines. A cause de cela le peuple de la plaine est dans l’affliction. Y a-t-il quelqu’un que je puisse charger d’y mettre bon ordre ?
Tous dirent :
- — Koen[1] est capable.
Yao dit :
- — Koen enfreint mes ordres et il est funeste à ses collègues. C’est impossible.
Les (chefs des quatre) montagnes dirent :
- — Il n’y en a plus d’autres[2]. Essayez-le et si vous ne pouvez pas vous servir de lui, vous le renverrez.
Alors Yao écouta l’avis des (chefs des quatre) montagnes et se servit de Koen. Pendant neuf ans[3] celui-ci travailla à son service, mais sans succès.
Yao dit :
- — Oh ! (chefs des) quatre montagnes, j’ai été au pouvoir soixante-dix années. Vous êtes capables d’observer le décret céleste[4] ; succédez-moi dans ma
- ↑ Koen fut le père de l’empereur Yu, fondateur de la dynastie des Hia.
- ↑ Cette interprétation est celle de K’ong Ngan-kouo, mais le mot [] ne laisse pas que d’être obscur.
- ↑ A la fin de chaque période de trois ans, on examinait quelle avait été la conduite des fonctionnaires, et après trois de ces examens triennaux, c’est-à-dire au bout de neuf ans, on procédait aux promotions et aux révocations ; c’est ce qui explique pourquoi Koen fut renvoyé au bout de neuf ans.
- ↑ Le mot [] pourrait signifier les ordres impériaux ; mais d’après Tcheng K’ang-tch’eng, il s’agit ici d’un ordre céleste, de ce fameux décret d’en haut qui confère à un homme le droit de régner sur les autres.