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ses actions méritoires en tous lieux ; on peut se servir de lui.

Yao dit :

Kong-kong est un beau parleur ; mais quand on le met à l’œuvre il est mauvais ; il a l’air d’être respectueux, mais il méprise le ciel. C’est impossible.

Yao dit encore :

— Oh ! (chefs des) quatre montagnes[1],
  1. M. Legge traduit l’expression [] comme ne désignant qu’un seul personnage, le chef des quatre montagnes ; cette interprétation ne s’appuie que sur l’autorité de Tchou Hi et les commentateurs antérieurs admettent que les chefs des quatre montagnes sont plusieurs personnes ; cette opinion paraît beaucoup plus plausible, puisque, lorsque Yao s’est adressé aux chefs des quatre montagnes, on lit la phrase : Tous dirent. En outre, un texte du Kouo yu (Tcheou yu, chap. III, p. 8 r°) dit formellement, que les chefs des quatre montagnes étaient au nombre de quatre ; il rappelle les récompenses données à Yu et aux chefs des quatre montagnes qui l’avaient aidé dans ses travaux, puis il ajoute : ce roi (c’est-à-dire Yu) et ces quatre chefs... (c’est-à-dire les chefs des quatre montagnes). — Enfin on verra plus loin que les chefs des quatre montagnes sont dans une étroite relation avec les quatre portes de la capitale ou les quatre côtés de l’empire et paraissent être les surveillants des quatre points cardinaux. — Il ne faut pas enlever à ces vieilles légendes leur symétrie mathématique sous le prétexte de leur donner plus de vraisemblance. Mais, ce premier point établi, il est assez difficile de savoir qui étaient ces chefs des quatre montagnes. D’après Tcheng K’ang-tch’eng, ces chefs étaient les intendants des quatre saisons ; c’étaient à l’origine, comme on l’a vu plus haut, le second et le troisième des Hi, le second et le troisième des Ho. A la mort de ces personnages, les chefs des quatre montagnes furent au nombre de huit et s’appelèrent les pa po ; quatre d’entre eux auraient précisément été ceux des ministres de Yao dont nous venons de voir les noms, Hoan-teou, Kong-kong, Fang-ts’i auxquels il faut ajouter Koen dont il sera question plus loin. Mais toute cette théorie n’est guère solide.