Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

[ Il savait mettre en lumière et favoriser les talents[1].

Par l’amour qu’il eut pour ses parents aux neuf degrés[2],

Les neuf degrés de parenté furent en harmonie ;

Il distingua[3] et dirigea les cent fonctionnaires[4],

Et les cent fonctionnaires furent éclairés et intelligents[5].

Il maintint la concorde entre les dix mille tribus.


Puis il ordonna à Hi et à Ho[6] d’observer avec

  1. Le mot [] est remplacé dans le texte du Chou king par le mot [] et la phrase doit être alors traduite : il savait mettre en lumière les hommes capables et vertueux.
  2. Les neuf degrés de parenté comprennent tous les parents par agnation depuis le trisaïeul jusqu’à l’arrière-arrière-petit-fils. Une autre interprétation veut introduire dans les neuf degrés des parentés collatérales et des parentés par les femmes ; mais la première opinion est la plus généralement adoptée.
  3. Le mot [] employé ici par Se-ma Ts’ien dans le Chou king ; mais ces deux caractères sont tous deux pris par abus pour représenter un ancien caractère inusité dont le sens est [] = distinguer, séparer (Chang chou heou ngan, dans H. T. K. K., chap. CCCCIV, p. 4 v°).
  4. C’est sur l’autorité de K’ong Ngan-kouo que nous traduisons [] comme signifiant les cent fonctionnaires.
  5. Nous signalons ici (à partir des mots « par l’amour qu’il eut... » jusqu’aux mots « éclairés et intelligents ») un fragment en vers dans le texte du Yao tien. Les deux premiers vers ont pour rimes [] et [] qui, dans la théorie de Toan Yu-ts’ai, sont au jou cheng de la troisième catégorie (H. T. K. K., ch. DCLX, p. 4 v°) ; les deux derniers vers ont pour rimes [] et [] qui sont au p’ing cheng de la onzième catégorie (loc. cit., p. 11 r°). — Les deux phrases qui suivent dans le texte du Chou king forment aussi deux vers qui ont pour rimes [] et [] au p’ing cheng de la huitième catégorie ; mais elles ont été modifiées dans le texte de Se ma Ts’ien.
  6. Dans ce passage et les suivants, il va être question de six personnages : deux d’entre eux sont Hi et Ho ; les quatre autres sont deux frères cadets de Hi et deux frères cadets de Ho. Ces quatre derniers sont préposés aux quatre saisons, comme il ressort du texte même du Chou king. Quant aux deux premiers, ils avaient à s’occuper, s’il faut en croire Tcheng Hiuen, l’un du ciel, l’autre de la terre, c’est-à-dire l’un du principe yang et l’autre du principe yn, dont dépendent les quatre saisons ; une légende rapportait que l’empereur Kou avait préposé un certain Tchong au ciel et un certain Li à la terre ;’Tcheng Hiuen en conclut que Hi et Ho étaient les descendants de Tchong et de Li.