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ce qui est compris dans cette idée. C’est pourquoi Confucius disait : « Si les dénominations ne sont pas correctes, le langage n’est pas conforme (à la réalité des choses) ; si le langage n’est pas conforme à la réalité des choses, les actions ne peuvent être parfaites ; si les actions ne sont pas parfaites, les rites et la musique ne peuvent fleurir ; si les rites et la musique ne fleurissent pas, les supplices et les punitions ne seront pas justes ; si les supplices et les punitions ne sont pas justes, alors le peuple ne sait comment employer ses pieds et ses mains XV-1. »

L’école des lois XV-2 préconisait l’emploi des châtiments comme moyen de moralisation ; elle estimait que la crainte était un mobile suffisant pour empêcher les hommes de faire le mal et pour diriger leur action vers le bien.

L’école du tao XV-3 est assurément une de celles qui nous sont le plus familières grâce aux excellentes traductions que nous possédons de Lao-tse et de Tchoang-tse. Cependant il est difficile de résumer sa morale : elle prescrit le non-agir et prend pour principe le vide et le dépouillement. Arracher de son cœur toute passion, le vider de tout ce qui est personnel, tel est l’idéal du sage. En renonçant à lui-même, il donne aux autres ce qui les satisfait et la paix se trouve établie entre les hommes.

Se-ma T’an fait la critique des cinq premières écoles ; parmi leurs erreurs, il relève dans chacune d’elles une notion exacte : l’école du tao est, à ses yeux, la synthèse parfaite de toutes les portions de vérité que contiennent les autres systèmes.

L’école du yn et du yang, dit-il, a bien observé les différentes parties de l’année ; en étudiant les astres elle a pu déterminer la succession invariable des saisons et


XV-1. Cf. Loenyu, chap. xiii, § 3.

XV-2. 法家. — Cf. Ts’ien Han chou, ch. xxx, p. 18 r°.

XV-3. 道家. — Cf. Ts’ien Han chou, ch. xxx, p. 16 r°.