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comme son chef et règle les relations des hommes entre eux par la bonté et la justice.

L'école de Mé-tse XIV-1 est surtout connue par la théorie de l'amour universel. Suivant Mé-tse, qui paraît avoir vécu peu avant Mencius, tout le mal qui existe dans le monde provient d'une insuffisance d'amour réciproque entre les hommes XIV-2. Si chacun aimait son prochain comme soi-même et avait une affection.égale pour tous, l'harmonie la plus parfaite régnerait. Une autre théorie de Mé-tse est également importante et c'est celle sur laquelle insiste Se-ma Tan : d'après ce philosophe, les anciens empereurs Yao et Choen vivaient avec la plus grande simplicité ; on accédait à leur demeure par trois marches en terre ; le chaume et la paille du toit n'étaient pas égalisés ; les poutres de l'auvent n'étaient pas rabotées ; leur nourriture était grossière et leurs vêtements primitifs ; dans les enterrements, ils se servaient de cercueils faits avec des planches qui n'avaient que trois pouces d'épaisseur. Mé-tse souhaitait que les hommes revinssent à cette heureuse modération, que le luxe et le confort fussent bannis dans toutes les classes de la société.

L'école des dénominations XIV-3 partait de ce principe que notre conduite doit se conformer aux concepts exprimés par les mots. Soit par exemple l'idée de « père » ; elle comporte avec elle tout un ensemble de droits et de devoirs ; or il est rare qu'un père incarne entièrement en lui


XIV-1. 墨家 . — Cf. Ts'ien Han chou, ch. xxx, p. 18 v°.

XIV-2. Cf. Legge, Chinese Classics, t. II, prol., p. 103 et suiv. — Sur ce philosophe on peut aussi consulter l'article de M. Edkins, Journal of the North China Branch of the Roy. As. Soc, n° 2, May 1859. La théorie de Mé-tse sur les funérailles a été exposée en grand détail par M. de Groot (The religious System of China, vol. II, p. 664-685).

XIV-3. 名家 ._ M. Faber (Historic character of Taoism, dans China Review, janv. et fev. 1885) commet une erreur en identifiant cette école avec une école de droit pénal ; la vraie explication nous est fournie par le I wen tche du Ts'ien Han chou (ch. xxx, p. 18 v°).