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Dans les dernières années de Niu-koa, il y eut, parmi les seigneurs, Kong-kong 11-1 ; se fiant sur son savoir et sur les châtiments, il se fit obéir par la violence, mais il ne fut pas roi légitime, car c’était par l’eau qu’il succédait au bois 11-2. Il combattit avec Tchou-yong 11-3; il ne fut pas vainqueur ; 11-M [dans sa colère, il se précipita la tête la première contre la montagne Pou-tcheou 11-4et la fit tomber. La colonne du ciel se


nombre des trois souverains, trois opinions différentes : les uns, comme Ts’iao Tcheou (232-297 ap. J.-C), disent que les trois souverains sont Fou-hi, Soei-jen (cf. note 1 de la p. 5) et Chen-nong ; d’autres comme Song Kiun (Ier siècle ap. J.-C), admettent que les trois souverains sont Fou-hi, Tchou-yong (voy. plus loin) et Chen-hong ; c’est cette théorie qui a été adoptée par l’auteur des bas-reliefs d’Ou Leang, dans le Chan-tong ; enfin la troisième hypothèse est celle que propose Se-ma Tcheng à la suite de Tcheng Hiuen (127-200 ap. J.-C.) et de Hoang-fou Mi (214-282 ap. J.-C.) : les trois souverains seraient Fou-hi, Niu-koa et Chen-nong.

11-M. Lie-tse, chap. T’ang wen, Hoai-nan-tse, chap. T’ien wen hiun.

11-1. Lie-tse et Hoai-nan-tse parlent tous deux de Kong-kong, mais ils le font combattre avec Tchoan-hiu 顓頊 , petit-fils de Hoang-ti ; comme cependant Kong-kong était de plusieurs générations antérieur à Hoang-ti, il faut admettre que ce ne fut pas lui, mais ses descendants qui combattirent avec Tchoan-hiu. En remplaçant Tchoan-hiu par Tchou-yong, Se-ma Tcheng peut faire une transposition heureuse dans l’ordre des deux phrases suivantes ; Lie-tse en effet dit que Niu-koa raffermit le ciel et la terre, puis il parle, comme d’un tout autre sujet, du combat de Kong-kong contre Tchoan-hiu ; Se-ma Tcheng au contraire place le raffermissement de la terre et du ciel par Niu-koa après l’ébranlement causé par Kong-kong.

11-2. Dans la théorie de Se-ma Tcheng, à l’élément bois doit succéder l’élément feu ; Kong-kong qui s’appuyait sur la vertu de l’eau n’était donc pas à sa place dans le cycle des cinq éléments ; il doit ainsi être considéré comme illégitime. (Cf. Ts’ien Han chou, Kiao se tche, dernière page.)

11-3. Tchou-yong est donné dans les Ordonnances mensuelles du Li ki comme présidant au premier mois de l’été. D’après le commentaire du Li ki appelé « Interprétation correcte », Tchou-yong serait le fils de l’empereur Tchoan-hiu et présiderait au feu. Tchou-yong est appelé aussi l’empereur rouge, parce que le rouge est la couleur qui correspond au feu.

11-4. Le commentateur de Lie-tse dit que la montagne Pou-tcheou est la montagne du coin nord-ouest de la terre.