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Il eut une vertu sainte.

6-M [ Levant la tête, il contempla les figures qui se trouvent dans le ciel ; baissant la tête, il contempla les formes qui sont sur la terre. — Autour de lui il contempla les bigarrures des oiseaux et des animaux, ainsi que ce qui convient au sol 6-1. — Au près, il prit en considération toutes les parties de son corps ; au loin, il prit en considération tous les êtres. Il fut le premier à tracer les huit trigrammes 6-2 grâce auxquels il pénétra l’efficace des esprits divins et grâce auxquels il sépara par classes les natures des êtres. ]

Il inventa les textes écrits pour remplacer l’institution des cordes nouées 6-3.


6-M. I king, chap. XV, p.4 v°, trad Legge, p. 382.

6-1. L’appendice du I king intitulé 繫辭 , dont Se-ma Tcheng fait ici usage, contient des vestiges d’anciens vers qu’il est d’ailleurs assez difficile de rétablir sous leur forme primitive. Toan Yu-ts’ai ( H. T. K. K., chap. DCLX, p. 15 r°) dit que les mots 地 et 宜 , qui terminent les deux phrases que nous venons de traduire, riment ensemble et sont au p’ing-cheng de la dix-septième catégorie. Mais les mots 天 (12e catégorie) et 文 (13 e catégorie), qui terminent les premières parties de ces deux phrases, ne riment pas ensemble, en sorte qu’on ne voit pas bien de quel nombre de syllabes les vers étaient constitués.

6-2. Les huit trigrammes sont les huit combinaisons qu’on peut faire avec une ligne droite continue et une ligne droite brisée en les groupant trois par trois. La ligne droite continue étant le symbole du principe yang et la ligne droite brisée étant le symbole du principe yn, ces huit trigrammes sont supposés représenter en raccourci les combinaisons des deux principes qui constituent l’univers. Le roi Wen, de la dynastie Tchcou, passe pour avoir développé ce système cosmogonique en faisant des combinaisons, non plus de trois, mais de six lignes et en traçant ainsi un tableau de soixante-quatre hexagrammes ; cependant ce perfectionnement est souvent attribué à d’autres personnages.

6-3. Cf. I king, trad. Legge, p. 385. — D’après ce texte, les Chinois paraissent avoir préludé à l’invention de l’écriture par une sorte de notation analogue à celle des anciens Péruviens qui employaient des cordes nouées appelées quipos pour exprimer leurs pensées.