Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on remarque la date de la dix-septième année de l'empereur Hiao-ming, soit 74 après J.-C. Le chapitre CXII se termine par un décret rendu entre l'an 1 et l'an 6 de notre ère et par une citation de Pan Kou. L'annotation du chapitre cxvn mentionne Yang Hiong CCIX-1 (54 av. J.-C- 18 ap. J.-C). A la fin du chapitre LXXXIII, l'empereur Tchao est désigné par son titre posthume qui ne pouvait être connu que d'une personne vivant après la mort de ce souverain, c'est-à-dire après l'année 74 avant J.-C. CCIX-2. A la fin du chapitre XCVI sont ajoutées les biographies de six conseillers des empereurs Siuen (73-49) et Yuen (48-33 av. J.-C). Enfin à la dernière page du chapitre CX, la date de la reddition du maréchal de Eul-che est inexacte et Tchang Cheou-tsie suppose que l'erreur a été commise par quelque sot qui aura voulu compléter Se-ma Ts'ien. Quoique les interpolations qu'on relève dans les Mémoires historiques soient assez nombreuses, elles ne portent pas cependant une grave atteinte à l'intégrité de l'oeuvre ; en effet, les plus considérables d'entre elles sont dues à Tch'ou Chao-suen ; or, cet écrivain a presque toujours soin de nous avertir quand il prend la parole ; le départ est donc aisé à faire entre les pages qui lui sont dues et le reste de l'oeuvre. Quant aux autres additions, on verra, si on en fait le compte, qu'elles se réduisent à un


CCIX-1. Yang Hiong 楊雄 naquit la vingtième année de Siuen-ti {Mémoires historiques, ch. CXVII, annot. crit. p. 2 v°),c'est-à-dire en 54 avant J.-C, et non 53 comme dit Mayers. — Cette dernière interpolation est vraisemblablement de Tch'ou Chao-suen, car Pan Kou cite ce passage comme étant de Se-ma Ts'ien, ce qui prouve que, dès son époque, il était incorporé dans les Mémoires historiques. Wan Ming-cheng (chap. VI, § 8) soutient cependant une autre thèse : d'après lui, à partir du nom de Yang Hiong, ce serait Pan Kou qui parlerait et quelque annotateur aurait inséré ce passage du Ts'ien Han chou dans les Mémoires historiques.

CCIX-2. Wan Ming-cheng n'estime pas que le passage soit tout entier apocryphe ; il pense que 'Se-ma Ts'ien vivait encore au temps de l'empereur Tchao, qu'il l'appelait « le présent Fils du ciel » et qu'un correcteur imprudent aura introduit la leçon qui excite notre suspicion.