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fait de ses matériaux ; rien n’échappe à ses investigations patientes. Il ne s’adresse plus que rarement aux ouvrages de seconde main : pour l’ancienne littérature, l’édit de Ts’in Che-hoang-ti avait fait table rase de tous les documents originaux et les écrits que leur forme littéraire préserva de l’oubli avaient seuls subsisté ; à partir de l’année 213 au contraire, Se-ma Ts’ien trouvait dans les chancelleries du palais, auxquelles son titre de grand astrologue lui donnait un libre accès, les dossiers de toutes les affaires importantes qui avaient été soumises aux empereurs. Se-ma Tan en avait déjà commencé le dépouillement ; le fils continua l’oeuvre de son père et c’est ainsi que les Annales des Ts’in et des Han purent être rédigées avec une sûreté d’informations qui manquait pour les temps antérieurs.

Ces remarques nous expliquent pourquoi, tandis que nous avons pu précédemment nommer les principaux ouvrages dont s’est servi Se-ma Ts’ien, nous n’avons guère à citer, lorsqu’il s’agit de la période moderne, qu’un seul livre auquel il paraisse avoir fait des emprunts importants ; encore ce livre est-il aujourd’hui perdu ; le témoignage seul de Pan Piao nous assure qu’il existait et que Se-ma Ts’ien en fit usage. Il n’embrassait d’ailleurs que la courte période de cinq années (206-202 av. J.-C.) appelée époque de Tch’ou et de Han parce que ce fut alors que le roi de Tch’ou, Hiang-Yu, et le roi de Han, Lieou Pang, se firent une guerre acharnée qui devait se terminer par le triomphe du second et l’établissement définitif de la dynastie Han. Ce livre avait pour titre : le Tch’oen ts’ieou de Tch’ou et de Han CLVII-1; l’auteur, un certain Lou Kia, nous est connu par le chapitre que Se-ma Ts’ien lui a consacré CLVII-2 ; il vivait au temps du premier em-


CLVII-1. 楚漢春秋 par 陸賈 .

CLVII-2. Mémoires historiques, chap. XCVII. — Il est assez singulier que Se-ma Ts’ien passe entièrement sous silence le Tch’ou Han tch’oen tsieou. Il ne cite de Lou Kia que les nouveaux discours 新語 ,