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déjà atteint sa phase aiguë, c’est-à-dire dans le commencement du IVe siècle avant notre ère.

Si Se-ma Ts’ien a complété les indications du Tch’oen ts’ieou au moyen du Kouo yu et du Tso tchoan, il n’a pas ignoré les deux autres écoles qui se réclamaient de Kong-yang et de Kou-leang. Le commentaire du Kong- yang jouit d’une grande faveur au temps de l’empereur 0u ; Tong Tchong-chou en était le principal défenseur ; or nous avons vu que Se-ma Ts’ien eut des relations personnelles avec ce savant lettré ; il nous parle CLI-1 du fameux tournoi qui fut institué par l’empereur Ou entre Tong Tchong-chou et maître Kiang qui soutenait la valeur des enseignements de Kou-leang. Se-ma Ts’ien dut donc connaître les trois grands commentaires duTch’oen ts’ieou.

La chronique de Confucius a donné son nom à la période de 242 années (722-481 av. J.-G.) dont elle résume l’histoire pour l’état de Lou. Après la période Tch’oen ts’ieou commence une ère nouvelle appelée celle des royaumes combattants. Elle dure environ 250 ans, depuis la fin de la période Tch’oen ts’ieou jusqu’au triomphe des Ts’in en 221 avant J.-C. Le pouvoir central s’affaiblissant de jour en jour, les vassaux devinrent indépendants de fait, et, n’étant plus contenus par aucune autorité supérieure, s’entre-déchirèrent. Le royaume du nord-ouest, celui de Ts’in, ne tarda pas à devenir plus puissant que les autres ; ce fut alors, entre les états menacés par sa prépondérance, une suite de complots et de ligues que la mauvaise foi et les rivalités jalouses brisaient à tout instant. Ces troubles politiques fournirent à un certain nombre d’hommes habiles et peu scrupuleux l’occasion de montrer leurs talents pour l’intrigue ; semblables aux sophistes de l’ancienne Grèce et nés des mêmes causes sociales qu’eux, ils étaient prêts à soutenir le pour et le contre sur chaque question et passaient d’un royaume à l’autre afin de donner des avis aux princes suivant


CLI-1. Mémoires historiques, chap. CXXI, p. 5 r°.