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moderne du Chou king et constituait l’un des chapitres de Fou Cheng ; peu après la mort du grand historien, on remit au jour un autre texte qui est sans doute le texte dit antique que nous avons maintenant dans le Chou king traditionnel. Le texte exhumé en l’an 73 se substitua graduellement à celui de Fou Cheng parce qu’il est le seul chapitre du texte antique qui ait été découvert avant l’époque où le texte moderne de Fou Cheng fut définitivement accepté de tous et reconnu pour inviolable.

Résumons ce qui précède : le Chou king est une des sources les plus importantes de Se-ma Ts’ien, comme on le voit par la multiplicité des citations qu’il en donne ; mais le Chou king dont il se sert se réduit presque uniquement aux vingt-neuf chapitres du texte moderne de Fou Cheng et aux paragraphes dont la réunion a formé plus tard la préface ; nous devons donc voir, dans le texte moderne et la préface, les parties les plus anciennement reconstituées du Chou king. Quant au texte antique attribué à K’ong Ngan-kouo dans le Chou king traditionnel, Se-ma Ts’ien ne le cite en aucune occasion, ce qui prouve que ce texte, sans être une pure invention de faussaires, a été établi au moyen de fragments coordonnés avec art par des érudits postérieurs à Se-ma Ts’ien qui ont mis leur oeuvre sous l’autorité du nom de K’ong Ngan-kouo. Enfin, un travail analogue avait été réellement fait, à l’époque de Se-ma Ts’ien lui-même, par K’ong Ngan-kouo ; mais, puisque les Mémoires historiques ne donnent qu’une seule citation (le T’ang kao) de ce véritable texte antique, c’est l’indice qu’il ne jouissait pas du même crédit que le texte de Fou Cheng et qu’il n’y a pas lieu d’en regretter outre mesure la disparition.


SECONDE PARTIE

ÉNUMÉRATION DES SOURCES DE SE-MA TS’IEN


L’enquête à laquelle nous nous sommes livrés au