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Ngan-kouo avait été double : d’une part il avait découvert un certain nombre de chapitres inconnus à Fou Cheng, d’autre part, à l’aide du texte établi par son prédécesseur il avait déchiffré les parties de son manuscrit identiques à celles qu’on connaissait déjà ; il eut ainsi l’occasion de modifier certaines leçons de son devancier et c’est pourquoi, à côté du texte moderne de Fou Cheng, il existait, pour ces mêmes chapitres, un texte antique présentant de nombreuses variantes. La question est donc celle-ci : Quand il s’agit des chapitres qui existaient à la fois dans le texte moderne et dans le texte antique, lequel de ces deux textes choisit Se-ma Ts’ien ?

Pan Kou CXXV-1 nous dit à ce sujet : « Or Se-ma Ts’ien s’instruisit aussi à l’école de K’ong Ngan-kouo ; c’est pourquoi dans les chapitres Yao tien, Yu kong, Hong fan, Wei tse, Kin t’eng, tels que les rapporte le livre de Se-ma Ts’ien, il y a beaucoup de leçons du texte antique. »

Ce témoignage est exact dans une certaine mesure, comme on peut le voir par les exemples suivants :

Dans le Yao tien (dans la partie qui constitue aujourd’hui le Choen tien) les Mémoires historiques et le Chou king traditionnel écrivent 肇士有二州 . Le texte moderne qu’on retrouve dans les débris du grand commentaire de Fou Cheng donnait la leçon 兆 ou peut-être 垗 , au lieu de 肇 CXXV-2.

Dans le Yu kong, les Mémoires historiques écrivent 蠙珠皐魚 . Le texte moderne qu’on retrouve dans le Dictionnaire Chouo wen donnait la leçon 玭 au lieu de 珠 CXXV-3.


CXXV-1. Ts’ien Han chou, chap. LXXXVIII, p. 9 v° : 而司馬遷亦從安國問。故遷書載堯典禹貢洪範微子金滕諸篇多古文說。

CXXV-2. Cf. Kiang Cheng, dans H. T. K. K., chap. CCCXC, p. 37 r° et Tch’en Pien-sieou, dans H. T. K. K., chap. MCCLI, p. 21 r°.

CXXV-3. Tch’en Pien-sieou dans H. T. K. K., chap. MCCLI, p. 21 r°.