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En premier lieu Se-ma Ts’ien connaît le texte moderne de Fou Cheng et en reproduit même la plus grande, partie dans son oeuvre. Dans le chapitre I des Mémoires historiques, nous lisons le Yao tien et le Choen lien ; dans le chapitre II, le Yu kong, le Kao-yao mo, le I Tsi et le Kan che ; dans le chapitre III, le T’ang che, un passage du P’an keng, le Kao tsong yong je et le Si po k’an Li ; dans le chapitre IV, le Mou che et une partie du Lu hing ; dans le chapitre V, une partie du Ts’in che ; dans le chapitre XXXIII, le Kin t’eng, une partie du To che et la presque totalité du Ou i et du Pi che ; dans le chapitre XXXIV, une partie du Kiun che ; dans le chapitre XXXVIII, le Wei tse et le Hong fan. On voit par la multitude même de ces citations que Se-ma Ts’ien connaissait bien le texte moderne de Fou Cheng et qu’il en faisait le plus grand cas.

Les Mémoires historiques confirment l’opinion qui veut que le texte de Fou Cheng n’ait pas distingué le Choen tien du Yao tien, ni le I Tsi du Kao yao mo ; en effet, dans les Mémoires historiques, le Choen tien suit immédiatement le Yao tien et les deux chapitres forment un tout continu ; le paragraphe qui se trouve dans les éditions actuelles au début du Choen tien n’existe pas chez Se-ma Ts’ien ; c’est donc bien une addition des éditeurs qui ont voulu plus tard donner une tête à ce chapitre artificiellement détaché du Yao tien. De même le Kao yao mo et le I Tsi se succèdent sans aucune solution de continuité. Cette constatation n’a rien qui doive nous surprendre, puisque nous avons vu CXXIV-1 que Se-ma Ts’ien estimait à 29 le nombre des livres retrouvés par Fou Cheng ; s’il avait compté le Choen tien et le I Tsi comme des chapitres séparés, le nombre 29 ne se comprendrait plus.

Un problème plus délicat se pose lorsqu’il s’agit de déterminer si, en copiant les chapitres du Chou king que nous venons de nommer, Se-ma Ts’ien se sert du texte moderne ou du texte antique. L’oeuvre de K’ong


CXXIV-1. Voyez le texte cité plus haut, p. CXV.