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Hoai-nan, dont les oeuvres nous sont parvenues sous le nom par lequel leur auteur est plus généralement connu, Hoai-nan-tse.

Mais le domaine sur lequel se porta de préférence l’activité littéraire des contemporains de Se-ma-Ts’ien fut l’étude des anciens livres. Le confucianisme était revenu en honneur, et, comme l’enseignement de Confucius était fondé sur les classiques, ce furent ces anciens textes qu’on se mit à étudier avec une nouvelle ardeur. Un descendant dé Confucius, K’ong Tsang, fut nommé t’ai tch’ang, c’est-à-dire surintendant de l’instruction publique ; lui et son cousin, Kong Ngan-kouo, prirent une grande part à la renaissance qui révélait à l’admiration du public des écrits qu’on avait alors presque oubliés. Le savant Tong Tchong-chou expliqua le Tch’oen ts’ieou et Se-ma Ts’ien paraît avoir suivi ses leçons CVI-1. Une foule d’autres érudits se signalèrent par des travaux analogues CVI-2. Des frères consanguins de l’empereur, Lieou Té, roi Hien du Ho-kien et Lieou Yu, roi Kong, de Loio, se firent remarquer par leur zèle à rassembler les anciens écrits. Dès cette époque commençait à se manifester la tendance de l’esprit chinois à chercher dans les livres classiques le principe de toute sagesse ; cette tendance, en se perpétuant pendant vingt siècles, a produit ce résultat qu’aujourd’hui près de la moitié de cette littérature consiste en rééditions et en commentaires et est effectivement ce que serait devenue la littérature de l’Europe, si elle avait continué à ne s’inspirer, comme elle le fit un temps, que de la


CVI-1. Mémoires historiques, chap. CXXX, p. 4 r° : «... Eou Soei me dit : Pourquoi K’ong-tse a-t-il autrefois composé le Tch’oen ts’ieou ? — Le duc grand astrologue lui répondit : J’ai entendu dire à maître Tong {Tchong-chou)v... » — De ce texte les critiques chinois concluent que Se ma Ts’ien étudia le Tch’oen ts’ieou auprès de Tong Tchong-chou (Siu hoang-Ts’ing king kié, chap. CCCXXI, p. 3 v°). — Le livre de Tong Tchong-chou, intitulé Tch’oen ts’ieou hi lou, est réimprimé dans le Han Wei ts’ong chou,

CVI-1. Voyez le chapitre CXXI des Mémoires historiques.