Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avant J.-C, au moment où toute une armée de travailleurs s’efforçait, sous les yeux du souverain, de boucher la brèche que les eaux du fleuve Jaune avaient faite à la digue de Hou-tse. Ce fut encore sous la direction et l’inspiration de l’empereur que le Bureau de la musique écrivit les hymnes solennels qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Ces hymnes étaient si connus au temps de Se-ma Ts’ien que celui-ci déclare inutile de les rapporter tous et il ne nous en donne que deux en abrégé CV-1. Vous ne saurions donc que bien peu de chose sur ce sujet si Pan Kou n’avait réparé l’omission de son devancier et ne nous avait donné intégralement le texte des chants du Bureau de la musique CV-2.

A côté de cette poésie officielle, le développement des talents individuels ne fut pas aussi grand qu’on pourrait l’attendre. Le seul nom illustre que nous rencontrions à cette époque est celui de Se-ma Siang-jou dont les descriptions rythmées, d’une extrême préciosité de style, furent en singulière faveur auprès de ses contemporains CV-3. Quelques courtes odes de ce Li Ling dont la reddition aux Hiong-nou fut si fâcheuse pour Se-ma Ts’ien et de Sou OuCV-4 qui fut ambassadeur chez ces mêmes Hiong-nou, constituent tout ce qu’il nous est possible d’ajouter aux oeuvres précédemment mentionnées. Il n’y eut point alors une pléiade de poètes comparable à celle qui fit la gloire de l’époque des Tang. Parmi les philosophes, le plus célèbre est un membre de la famille impériale, Lieou Ngan, roi de

aussi dans le chapitre XXIX du Ts’ien Han chou. p. 4 r°; mais avec de notables variantes.

CV-1. Mémoires historiques, chap. XXIV, p. 2 r°.

CV-2. Ts’ien Han chou, chap. XXII.

CV-3. Mémoires historiques, chap. CXVII.

CV-4. On trouvera les poésies de Li Ling et de Sou Ou dans le Wen siuen, chap. XXIX. Elles sont précédées de quinze poésies que quelques auteurs ont supposées être de Mei Cheng, poète qui mourut tout au commencement du règne de l’empereur Ou ; mais un examen plus attentif permet de voir qu’elles doivent avoir été composées sous les Han orientaux.