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Après l’année 104, on s’en tint, à trois insignifiantes exceptions près XCIX-1, au système inauguré par l’empereur Ou et ce fut la première lune, celle qui est désignée par

onzième mois de la première année t’ai tch’ou, ne donne pas comme résultat le 21 décembre. En voici la preuve : le Dr Fritsche (On chronology and the construction of the Calendar, Saint-Pétersbourg, 1886, p. 28-31) a remarqué que 80 années juliennes comprennent un nombre entier de cycles de 60 jours (365,25 X 80 z= 487 X 60) et que par conséquent un tableau des notations chinoises qui correspondent aux le janvier des quatre-vingts premières années de l’ère chrétienne pourra servir à calculer (en calendrier Julien) toutes les dates après J.-C ; pour les dates avant notre ère, on n’a évidemment qu’à lire à rebours le tableau de M. Fritsche, en considérant que le 1er janvier de l’an avant J-C. a dû être désigné par les mêmes caractères que le 1er janvier de l’an 80 après J.-C, — que le lsr janvier de l’an 2 avant J.-C. correspond au 1er janvier de l’an 79 après J -C. et ainsi de suite. Par ce moyen, on trouve que le 1er janvier de l’an 105 avant J.-C. a dû être un jour i tch’eou, second terme d’un cycle sexagénaire ; or du 1er janvier au 30 novembre il s’est écoulé (l’année 105 av. J.-C. étant bissextile) 30 + 29 + 31 + 30 + 31 + 30 + 31 + 31 + 30 + 31 + 30 = 334 jours ; d’autre part, 334 jours comprennent 5 cycles sexagénaires entiers, plus 34 jours ; et comme le 1er janvier était lui-même le deuxième jour d’un cycle sexagénaire, le 30 novembre sera le 34 + 2 = 36e jour du cycle ; de ce 36e jour jusqu’au 1er jour du cycle suivant, c’est-à-dire jusqu’au prochain jour kia tse, il y a donc 60 — 36 + 1 = 25 jours. Le solstice d’hiver est donc assigné au 25 décembre. — Se-ma Ts’ien (Traité sur les sacrifices fong et chan, 1ere trad., p. 71) nous fournit encore un moyen de faire le calcul pour un autre cas ; il nous apprend en effet que, la cinquième année yuen-ting (113-112 av. J.-C), le solstice d’hiver eut lieu le premier jour du onzième mois et que ce jour était un jour sin-se, dix-huitième du cycle. Or le 1er janvier de l’année 113 avant J.-C. est un jour koei ivei, vingtième du cycle ; le 30 novembre sera donc un jour 34 + 20 = 54e du cycle ; de ce 54e jour jusqu’au 18e du cycle suivant, il s’écoule 60 — 54 + 18 = 24 jours ; le solstice d’hiver est donc assigné au 24 décembre. — Nous signalons ces singularités sans pouvoir en donner une explication satisfaisante.

XCIX-1. Cf. le P. Hoang, A notice of the Chinese calendar, p. 13 : en 237, on choisit comme premier mois le mois tch’eou ; en 689 et en 761, le mois tse ; mais ces modifications furent bientôt abandonnées.