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de cette conférence est l’acquiescement des deux vizirs au dessein de Dabschélim.

Le roi pourvut au gouvernement de ses états pendant son absence, et ne perdit pas un instant pour l’exécution de son entreprise. Arrivé à Sérendib, il se rendit, avec une suite peu nombreuse, à la montagne qui occupe le milieu de l’île, et là il trouva une grotte qu’habitoit un vénérable brahmine, nommé Bidpai. Bidpai, qui avoit connu par révélation le voyage de Dabschéiim et l’objet de ce voyage, ne fit aucune difficulté de se prêter à ses désirs, Dabschélim lui proposa successivement les quatorze avis contenus dans le testament de Houschenc, et Bidpai lui développa, par des exemples, le sens de chacun d’eux. Telle est en substance l’introduction imaginée par Hosaïn Vaëz, et que chacun peut lire dans l’ouvrage intitulé Contes et fables Indiens, où elle occupe 178 pages du premier volume.

Il seroit tout-à-fait inutile de pousser plus loin cet exposé de la rédaction du livre de Calila, par Hosaïn Vaëz, sous le titre d’Anvari Sohaïli. Les manuscrits en sont en grand nombre, et elle a été imprimée avec soin à Calcutta, en 1805.

De la nouvelle traduction Persane d’Abou’lfazl,
intitulée
Eyari danisch.

Hosaïn Vaëz n’avoit entrepris, comme on l’a vu, la nouvelle rédaction Persane du livre de Calila, qu’il a intitulée Anvari Sohaïli, que pour mettre ce livre plus à la portée de ses contemporains, qui n’entendoient qu’avec peine la traduction de Nasr-allah. Le même motif engagea dans la suite le célèbre Abou’lfazl ou Abou’lfazel, vizir du grand-mogol Acbar, à entreprendre encore une nouvelle rédaction du même ouvrage en langue Persane.

Abou’lfazl étoit un homme non moins distingué par son goût pour les lettres et l’étendue de ses connoissances, que par ses talens politiques et son administration. Ce vizir et son frère, nommé Fizi, traduisirent, par ordre d’Acbar, un grand nombre de livres Indiens en persan. Ils étoient, à ce qu’il paroît, d’origine Indienne : leur père se nommoit Mobarec. Abou’lfazl avoit été