Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/214

Cette page n’a pas encore été corrigée


Pasteurs du blanc troupeau des rêves,
Une étoile, au sillon vainqueur,
A guidé leurs pas sur les grèves ;
Un Dieu jeune est né dans leur cœur !

L’encens, la cinname et la myrrhe
Brûlent dans leurs souffles mêlés ;
Le chœur des anges les admire
Sur le seuil des Edens voilés.

Sous le vent des harpes sacrées,.
Frémissant des mêmes accords,
Comme sous des mains inspirées,
Leurs âmes vibrent dans leurs corps ;

L’extase a figé les paroles
Sur leurs lèvres au souffle éteint,
Comme la rosée, aux corolles,
Le premier frisson du matin,

D’un baiser leur chair est liée,
D’un serment leur être est uni,
Et leur âme multipliée
Partout confine à l’infini.

Parfums errants, nuit solennelle,
Hymne où l’esprit bercé s’endort,
Lis pur, étoile fraternelle...
Oh ! le beau chemin vers la mort !