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Ils savent que le bien de n’aimer que des songes
Est d’abolir l’affront des terrestres mensonges
Et d’asseoir son bonheur dans la sérénité.

— Vous m’avez, mon amour, sans merci contristé :
Les étoiles rêvaient sur le bord de la nue
Et j’étais à genoux : — vous n’êtes pas venue.


XI

 
À quoi bon te voiler durant que j’ai des yeux ?
Rien ne m’est inconnu de ton mortel visage,
Ni des splendeurs du fruit que, dans sa fleur sauvage,
Le soleil a mûri pour la moisson des cieux.

De ta forme terrestre épiant le mirage
Sous les dormantes eaux des bois silencieux,
D’un immuable aspect j’ai conçu ton image
Et dressé, sous mon front, ton corps harmonieux.