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Quand la mort me rendra ton âme, ô ma Colombe,
Je ne souffrirai pas qu’aux roses d’une tombe
Refleurisse l’éclat mortel de ta beauté.

C’est dans l’oubli jaloux de ta splendeur cruelle
Que je veux à jamais, sereine volupté,
Boire tes longs parfums, ô fleur spirituelle !


VIII

 
L’OMBRE clôt les chemins d’un mobile horizon
Que reculent mes pas sans en briser l’obstacle,
Enfermant dans la nuit, comme en un tabernacle,
Mon rêve qu’ont meurtri le jour et la raison.

Le jour et la raison sont cruels au miracle
De ta sainte promesse, âme sans trahison !
— Mais, pareil aux croyants assis dans le cénacle,
De l’amour éternel j’attends la floraison.