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Leur supplice était doux et le mien m’épouvante,
S’il faut, qu’avant le temps, pour hâter notre amour,
Meure ton noble corps dans sa gloire vivante ;

Et je pleure, jaloux de ce bien sans retour,
— Inexorable loi faite à notre hyménée, —
Ta forme impérissable à périr condamnée !


VII

 
QUAND la Mort me rendra son âme délivrée,
L’ombre viendra poser sur mes yeux endormis
La douceur des baisers que ma sœur m’a promis,
L’ombre qui peuplera l’immensité sacrée !

Gardiens de mon espoir et de la foi jurée
Au seul et triste amour que vous m’ayez permis,
Cieux vivants, dites-lui, qu’elle en soit déchirée,
Le mal que j’ai souffert d’un cœur ferme et soumis !