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« Des crocodiles faméliques
Qui, sur la pierre las d’errer,
Auront englouti les reliques
Où nos souffles devaient rentrer !

« Faudra-t-il, pour reconquérir
Le terrestre habit de nos âmes,
A notre tour faisant mourir,
Fouiller des sépulcres infâmes ?

« Mieux vaut, loin du fleuve et des îles,
A travers les sables brûlés
Fuir et, pour suprêmes asiles,
Chercher des corps inviolés ;

« Et, dans les mêmes nœuds charnels
S’il nous faut, deux à deux, descendre,
Unir deux souffles fraternels
Pour échauffer la même cendre.