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Oh ! la nouvelle vie et le grand renouveau !
— C’est le monde des fleurs qui jaillit du tombeau ;
— C’est la rose de mai saignant sur la bruyère ;

— C’est l’or que le vent roule aux cimes des moissons ;
— C’est l’odeur des jasmins naissant sous les gazons ;
— C’est la splendeur des lis qui monte de la terre !


III


Ce qui reste des morts après les sépultures
Ne vaut pas qu’on le cherche au secret des tombeaux
Où leur chair se meurtrit et s’effondre en lambeaux
Sous le flagellement des lentes pourritures.

Leur image, vivante en de rares cerveaux,
Y subit, par l’oubli, l’affront des morts futures,
Et s’efface, parmi l’ombre des deuils nouveaux,
Aux mémoires en deuil de leurs progénitures.