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O vaillante bête, ô nature,
Sous l’aiguillon qui te torture,
Voici que le printemps nouveau

Fait perler à ton flanc superbe,
Au travers de ta toison d’herbe,
Les gouttes de sang du pavot !



Nénuphars


 
Sur l’eau morte et pareille aux espaces arides
Où le palmier surgit dans les sables brûlants,
Le nénuphar emplit de parfums somnolents
L’air pesant où s’endort le vol des cantharides.

Sur l’eau morte à l’aspect uni comme les flancs
D’une vierge qui montre aux cieux son corps sans rides,
Le nénuphar, nombril des chastes néréides,
Creuse la lèvre en fleur de ses calices blancs.