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PROLOGUE

Si nos douleurs étaient à nos maux seuls bornées,
S’il fallait à nos pleurs d’inflexibles raisons,
Les coups inattendus, les morts, les trahisons
N’empliraient pas de deuil nos lentes destinées.

Ce n’est pas de nos cœurs que montent seulement
Les flots désespérés de la tristesse humaine ;
Mais, un flux éternel jusqu’à nous les amène
De tout ce qu’avec nous couvre le firmament.