Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
II
Sont-ce bien tes baisers que j’ai bus sur tes lèvres,
Vase amer où ton cœur me vend la trahison ?
D’autres lèvres, sans doute, y mirent leur poison,
Pour qu’ils aient aussi mal désaltéré mes fièvres ?
Honte à mes yeux ! — ils ont, sur ton front plus vermeil,
Lu l’affront d’une étreinte encore mal effacée.
M’attirant sans ferveur sur ta gorge lassée,
Tu m’as tendu des bras qui cherchaient le sommeil.