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LES AILES D’OR

Et, tandis que les lis t’apportent leur haleine,
Terrassé sous l’auguste et chère vision,
Des espoirs lumineux dont ma nuit était pleine
S’effondre, dans mon sein, la constellation.

III

Sur les pas du matin s’effare le silence :
Le vent frais a ridé le bord des cieux pâlis,
Et, dans leur blancheur molle, un trait de feu s’élance
Comme une gerbe d’or au cœur profond d’un lis.

Le frisson de la vie a passé sur les choses,
Réveillant, dans les bois, la chanson des oiseaux,
Au bord des lacs d’argent la plainte des roseaux,
Et l’aile des parfums au cœur mouillé des roses.