Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
LES AILES D’OR

Mais, sans remplir un jour de son éclat vainqueur,
Vers des couchants subits il vole, il fuit encore…
Et, les regards brûlés par les feux d’une aurore,
Je sens l’ombre plus noire où redescend mon cœur !

II

Soulevant de la mer le chœur blanc des nuées,
L’aube fleurit de lis les bords du firmament ;
Et les astres, penchant leurs mains exténuées
Sur l’onde, laissent choir leur lampe au flot dormant.

Toi, pareille à l’aurore et qui viens de la grève
Et traînes sur tes pas l’âme errante des fleurs,
Tu te lèves ainsi dans le ciel de mon rêve
Et des astres, en moi, versent l’or de leurs pleurs.