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LES AILES D’OR
Que ne suis-je perdu dans le vague des choses
Dont le désir muet l’entoure sans affront !
Heureux l’orgueil des lis triomphant sur son front !
Heureuse sous ses pas la mort lente des roses !
Voici que le printemps effeuille, sous sa main,
Des bois et des jardins l’espérance sacrée,
Et, de l’océan morne à la plaine enivrée,
L’universelle joie a fleuri son chemin.
Car ma peine est la seule à quoi son cœur consente ;
Du ciel que ses beautés sans nombre ont étoilé,
Sa volonté m’a fait l’immortel exilé
Et pour moi seul, hélas ! elle est toujours absente !