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IV

Sous la forêt épaisse à tous les pas fermée
Et dans la profondeur ombreuse des buissons
Où le reptile seul met de vagues frissons,
J’irai cueillir la fleur sauvage et parfumée
Dont nul souffle n’a bu les fragiles poisons.

Bravant l’épine ardue et déchirant les toiles
Dont l’insecte chasseur tend son obscur chemin,
Ainsi qu’un voleur d’or j’y glisserai ma main,
Puis je l’emporterai sous les yeux des étoiles
Et je la poserai sur ton cœur inhumain.