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LES AILES D’OR

Des ferments indomptés la tâche recommence
Et des sucs rafraîchis se rouvre le chemin.
La nuit, devant ses pas, égrène la semence
De tout ce qui sera la gloire de demain.

Ah ! cette heure tranquille est une heure sacrée
Dont le mystère est fait des secrets éternels
Auxquels la mort commande et la vie est livrée,
Où le souffle s’échange aux êtres fraternels.

Sous ses enivrements, que de fois, ô nature,
J’ai rêvé de mourir et par un soir d’été,
De descendre, à mon tour, ainsi qu’une pâture,
Au flanc vorace et doux qui m’avait enfanté !