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LES AILES D’OR

Quand les jours de bataille étaient des jours de fête
Semblant, en traits de feu, l’un à l’autre s’unir,
Et que la grande voix du canon semblait faite
Pour chanter notre gloire aux siècles à venir ;

Sur leur chemin fleuri quand la foule éperdue
Saluait le retour poudreux des escadrons,
J’ai senti son ivresse en mon cœur descendue
Et mêlé mon haleine au souffle des clairons.

Ô rumeur de la ville éclaboussant la plaine !
Innombrable défi des cœurs audacieux !
De quel orgueil sacré ma poitrine était pleine,
Quand tous criaient : la France est grande sous les cieux !