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LES AILES D’OR

Je ne la maudis pas. — Dans l’ombre où tout s’efface,
Quelque chose en moi luit qui d’elle m’est resté :
J’ai connu la lumière à l’éclat de sa face
Et ses yeux triomphants m’ont appris la clarté.

Je lui dois d’avoir fait, dans mon âme rebelle,
Surgir des autels d’or et brûler des encens ;
Car j’ai conçu les Dieux, en la voyant si belle,
Et j’ai de l’infini tenté les vols puissants.

Au vent des jours amers roulé comme le sable,
Sans merci les destins sous ses pas m’ont jeté.
— Si tout ne périt pas dans l’homme périssable,
J’ai mis dans cet amour ma part d’éternité !