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LES AILES D’OR

Rien de toi ne sembla descendre sous la terre,
Tes beaux regards éteints, tes longs cheveux coupés,
Et je te cherche ailleurs qu’au tertre solitaire
Où montent les grands lys par l’aurore trempés.

Ton âme s’est enfuie avec un frisson d’ailes
Et ton cœur a fleuri dans les lys des autans :
— La mort, comme l’hiver, nous prend des hirondelles ;
Mais, pour les ramener, il n’est pas de printemps !

Comme un hôte des cieux je t’avais respectée
Et, ne voyant en toi que l’être qu’on défend,
À genoux, je t’avais au tombeau disputée…
Sans être père, hélas ! j’ai perdu mon enfant !