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LES AILES D’OR

Mais déjà le vent de son aile
Fouette, dans les airs moins pesants,
D’une rougeur vive et charnelle
Le teint des filles de seize ans.

VI

Cependant le jour a rompu la prison
Où l’enfermait le poids des ombres, une brume,
Comme aux marches d’un temple où l’encens se consume,
Flotte sur les degrés obscurs de l’horizon.

Cachant dans l’air plus lourd leurs têtes désolées,
Les arbres aux troncs nus coupent le ciel pâli,
Comme les piliers noirs qui d’un temple aboli
Rappellent au chemin les gloires envolées.