Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230
LES AILES D’OR

Comme un coin de nature aux arômes sauvages,
Enfermé dans la ville aux mille carrefours,
Il faisait nos travaux et nos soucis moins lourds
En nous parlant des monts, des bois et des rivages.

Au symbole charmant de ton esprit en fleurs
Le bruit conviendrait mal de nos places publiques,
Toi qui voulus pour tombe à tes chères reliques
Un coin de terre obscur où l’aube mit ses pleurs.

Je veux à ton image en nos murs revenue
Un asile pareil en son recueillement,
Où ton rêve se puisse endormir un moment
S’il reprenait, un jour, quelque route connue.

Le Luxembourg t’offrit son tranquille chemin,
À l’heure où sentant naître, en ton âme blessée,
Le Dieu jeune et vivant de l’humaine pensée,
Superbe, tu parus une lyre à la main.