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LES AILES D’OR

Les parfums légers qui des grèves
Montent comme d’un encensoir
Ne bercent plus, dans l’air du soir,
Le vol alangui de nos rêves.

Tout est triste sur les chemins
Où l’or des branches dépouillées
Emporte l’orgueil des feuillées
Avec des sanglots presque humains ;

La fuite des oiseaux s’effare
Et les chevreuils sont aux abois,
Sitôt que le vent dans les bois
Sonne sa première fanfare.

Et la plaine, sous les autans,
S’emplit d’une peur incertaine.
— Hélas ! comme l’heure est lointaine
Où reverdira le printemps !