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LES AILES D’OR

Et pourtant notre sang roule encor dans nos veines
Le sacrilège amour du ciel sur nous fermé,
Et le destin poursuit, jusqu’en nos fureurs vaines,
Le feu jadis au cœur d’une race allumé !

V

Bois familiers, vallons aimés, routes connues
Que de mes rêves d’or bordait la floraison,
Grands cieux debout au fond des vastes avenues,
Ouvrant sur l’infini le terrestre horizon !

Splendeur des cieux, adieux du jour, couchants superbes
Où je mêlais mon âme au déclin du soleil ;
Premier frisson du soir qui soulève des herbes
Un essaim de parfums à des baisers pareils !