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LES AILES D’OR

Ils étaient les vaincus de sublimes batailles,
Et vers des dieux jaloux blasphémaient en mourant…
Mais nous ! Les temps ont fait notre chute à nos tailles
Et, d’un moindre supplice, un opprobre plus grand !

IV

Sans avoir mesuré les augustes abîmes,
Nous heurtons à la terre un vol désespéré,
Expiant nos désirs trahis comme des crimes,
Et, par des maux réels, un forfait ignoré.

Nous n’avons pas tenté les saintes escalades
Dont le cri des géants épouvantait les cieux,
Et, sur les rocs sanglants du sang des Encelades,
Les poings tendus, posé nos pieds audacieux.